Le Standard brille en playoffs 1: les facteurs de la réussite
Il y a douze mois, le club était au plus bas. Aujourd’hui, il a quitté l’ombre et ne veut plus la retrouver.
- Publié le 03-05-2018 à 10h39
Il y a douze mois, le club était au plus bas. Aujourd’hui, il a quitté l’ombre et ne veut plus la retrouver. Tout va très vite en football. Il y a un an, le Standard venait tout juste de remporter son tout premier match en playoffs 2 grâce à la venue de l’Union Saint-Gilloise (3-1) devant des tribunes pratiquement vides. Normal : à cette époque, le club avait enchaîné neuf rencontres sans prendre les trois points et était devenu la risée de tout le pays.
Douze mois plus tard, tout a changé. Les Liégeois espèrent encore décrocher la deuxième place du classement général et auraient même pu avoir de plus grandes ambitions s’ils n’étaient pas passés à côté de leur sujet sur la pelouse de Genk. Les tribunes sont à nouveau remplies, les joueurs enchaînent les bonnes prestations et le staff technique est parvenu à redresser le vestiaire, tout en dessinant une ossature forte.
Le Standard s’était habitué à battre tous ses records négatifs mais cette fois, les chiffres sont nettement plus flatteurs. Les comparaisons sont, à ce niveau, effarantes. Pour le plus grand plaisir des supporters… et de la direction, qui ne doit plus vivre sous le feu des critiques.
20% de fans en plus à Sclessin
La saison dernière, Sclessin a parfois eu des allures de cathédrale. Les différents groupes d’animation ne supportaient plus le comportement de leurs joueurs et se plaisaient à les considérer comme des chèvres. Ils avaient même profité d’une rencontre pour afficher des milliers de feuilles blanches avec la tête de l’animal dessinée dessus. Ils avaient même fini par encourager Courtrai, en pleine balade lors d’un déplacement en bord de Meuse. Tout a bien changé aujourd’hui avec des tribunes bien plus remplies et, surtout, une ambiance très chaude et le célèbre "aux armes"régulièrement entonné entre les T3 et T4. Au point d’avoir permis au Standard de réaliser quelques miracles dans les dernières secondes grâce à ce soutien indéfectible.
Cela se reflète dans les chiffres. Cette saison, le club a accueilli, en moyenne, 23.115 fans à domicile, ce qui le place en deuxième position dans ce classement spécifique, derrière Bruges. Cela représente une hausse de 20 % par rapport au défunt exercice (18.326, soit 4.789 supporters de moins lors de chaque match), lorsque le club était quatrième du classement des affluences.
35% de joueurs utilisés en moins
Yannick Ferrera, Aleksandar Jankovic et, dans une moindre mesure, José Jeunechamps : ces trois entraîneurs ne sont jamais parvenus à dessiner un onze de base capable d’enchaîner les rencontres. Après quelques tâtonnements, Ricardo Sa Pinto a réussi à retrouver une habitude qui semblait perdue au Standard. Avec le technicien portugais, deux joueurs comptent plus de 90 % de temps de jeu (Guillermo Ochoa et Konstantinos Laifis) alors que la saison dernière, l’élément le plus utilisé, Ishak Belfodil, n’avait disputé que 84,31 % des 36 premières journées de compétition. Ils n’étaient même que quatre à afficher plus de 70 % de temps de jeu à leur compteur, soit deux de moins que lors de l’exercice actuel.
Cette ossature a permis la naissance d’automatismes qui font du club liégeois une réelle menace, aujourd’hui. La saison dernière, les trois entraîneurs avaient d’ailleurs utilisé 42 éléments différents, contre 31 pour le seul Sa Pinto. Le Standard a retrouvé une certaine stabilité, marquée notamment par deux derniers mercatos nettement plus calmes.
3 vrais buteurs en plus
Lors du précédent exercice, le Standard comptait principalement sur les exploits d’Orlando Sa (16 buts) ou Ishak Belfodil (14) pour alimenter le marquoir. Derrière, seuls Edmilson (5) et Benito Raman (4) parvenaient parfois à mettre le nez à la fenêtre. Cette saison, le meilleur artificier du club en championnat reste… Orlando Sa avec 10 réalisations mais, derrière, ils sont six à avoir inscrit, au moins, quatre buts (Edmilson, Emond, Mpoku, Cop, Luyindama, Marin). Cela est loin d’être anodin car cette statistique démontre que le danger peut venir de partout mais surtout que tout le monde est impliqué dans le jeu offensif. Ce fut moins évident au cours du précédent exercice avec une équipe souvent décomposée en deux lignes.
Les buteurs se signalent également aux bons moments, c’est-à-dire lorsque cela compte. Cette saison, huit joueurs différents ont inscrit un but décisif (qui a rapporté les trois points). C’est mieux que n’importe quel autre club, et c’est, bien entendu, bien mieux qu’il y a douze mois, lorsqu’il n’y avait que deux buteurs décisifs différents (Raman et Sa).
Gain de 20 points grâce au mental
Aujourd’hui, un adversaire attend les trois coups de sifflet de l’arbitre pour savoir s’il a pris un ou trois points au Standard. Cette saison, le club liégeois a réussi la prouesse de grappiller 29 unités après avoir été mené au score durant une rencontre. Cela fait de lui le meilleur élève de la compétition, loin devant Mouscron (17) et le Club de Bruges (14). Cela représente un bonus de 20 points par rapport au défunt championnat ! À ce titre, il n’est pas étonnant que le Standard ait marqué près de quatre fois plus de buts dans le dernier quart d’heure en douze mois de temps (11 cette année contre 3 lors du dernier exercice).
Le travail mental mené par Ricardo Sa Pinto a porté ses fruits, tout comme le retour de cadres qui parviennent à transmettre les valeurs rouches aux plus jeunes membres du vestiaire. D’ailleurs, le Standard était le plus mauvais élève du championnat en perdant 25 points après avoir mené au score, contre "seulement" 14 cette saison. Des unités qui expliquent pourquoi le club n’avait pas pris part aux playoffs 1…